Les grands carnivores de France (loup, lynx, ours) sont, en théorie, des éléments ayant une place majeure dans les écosystèmes forestiers. Cependant, leur place dans la chaîne trophique et leurs impacts sur certaines activités humaines (élevage, chasse voire tourisme) les mettent aux premiers plans des débats et controverses environnementales. Ces animaux véhiculent d'autres choses que leurs simples effets sur les écosystèmes ou les activités anthropiques puisqu'ils agissent comme des révélateurs de changements sociaux, culturels et économiques qui ont marqué les territoires français ces dernières décennies. En quoi semblent-ils les exacerber ? Les espaces forestiers sont des espaces clés pour ces espèces qui s'y sont réfugiées. L'ours et lynx sont des animaux qui sont, de fait, particulièrement forestiers et la cohabitation avec ces espèces impactent particulièrement les activités cynégétiques et l'exploitation du bois (mise en réserve, dérangements, aménagements). Par les lâchers d'ours d'automne 2018 et la mise en place inédite d'un plan national d'action pour la conservation du lynx, ces deux espèces en viennent à concurrencer l'omniprésence médiatique du loup par ses effets sur l'élevage et les ongulés sauvages.

Après un état des lieux des populations, il s'agira dans un premiers temps de présenter les tensions et questions posées par la présence de ces animaux pour enfin présenter une mise en perspective critique et des possibilités d'aménités positives.