Les réaménagements du domaine forestier de Chambord sous la présidence de Georges Pompidou
Agnes Tachin  1@  
1 : Université de Cergy Pontoise
Université de Cergy Pontoise

 A son arrivée au pouvoir, Georges Pompidou décide d'inscrire le Domaine de Chambord sur la liste des chasses présidentielles, traditionnellement organisées à Marly-le-Roi et à Rambouillet. Le 9 janvier 1970, le chef de l'Etat assiste à une battue de sangliers dans la forêt chambourdine en compagnie d'une trentaine d'invités. C'est l'occasion de dresser un premier bilan sur la situation du domaine et d'envisager une refonte de sa gestion. Propriété de l'Etat depuis 1930, le domaine était jusque-là un lieu de chasse réservé aux principaux acteurs du monde cynégétique (présidents des fédérations de chasse, officiers des Eaux et forêts etc...) et sa gestion était dispersée entre plusieurs administrations ou établissements publics. À la demande de l'Elysée, François Sommer, ami du président et fondateur du Musée de la Chasse et de la Nature, rédige un rapport pour adapter l'espace forestier de Chambord à de multiples usages (chasses, tourisme ) et en particulier pour les chasses de la Présidence. Cette communication montrera ainsi comment la gestion cynégétique du Domaine forestier fut repensée au cours des années 1970 en vue de plusieurs utilisations et pour répondre notamment à une politique de prestige dans le respect de la faune et de la nature. En effet, le réaménagement de Chambord s'inscrit dans une réflexion plus large sur l'évolution des pratiques de chasse dans des espaces naturels de plus en plus menacés. Elle coïncide avec l'irruption de l'écologie dans le débat public et la mise en place d'un ministère de l'environnement confié à Robert Poujade. Le Domaine de Chambord doit devenir pour François Sommer le lieu d'expérimentation d'une chasse raisonnée, mieux encadrée et servir de modèle à une réforme en profondeur de la chasse qu'il appelle de ses vœux depuis une quinzaine d'années. Fort de ses amitiés dans le milieu gaulliste, Sommer peut compter sur le président, ses proches collaborateurs, Pierre Juillet, Marie-France Garaud, et Valery Giscard d'Estaing, ministre de l'Economie et des Finances, tous passionnés de chasse, pour imposer une gestion plus rationnelle de Chambord confiée à un commissaire à l'aménagement du Domaine. 


Personnes connectées : 1