Réflexions d'une paysagiste sur la progression des boisements spontanés dans les Alpes et les Pyrénées
Hélène Copin  1, *@  
1 : PNR des Pyrénées ariégeoises
PNR des Pyrénées ariégeoises
* : Corresponding author

Etudiante paysagiste, j'apprends que tout autour de moi les paysages sont culturels. Partout, je lis les paysages comme un livre ouvert sur les activités humaines. Jusqu'au jour où je découvre des versants de montagne qui me parlent de l'absence de ces activités. Dans de nombreuses vallées des Alpes et des Pyrénées, la forêt est revenue sur des lieux autrefois habités, cultivés ou pâturés. Elle incarne le retour d'un sauvage qui s'inscrit en creux d'activités domestiques qui persistent (alpages, fonds de vallées). Deux hauts de vallées se rencontrant au col de Tende (la vallée de la Roya en France et la vallée de la Vermenagna en Italie) serviront d'exemple pour illustrer l'évolution des regards sur la forêt et proposer des pistes d'un projet de paysage cherchant l'équilibre entre des lieux domestiques et des espaces sauvages. Après cette approche, issue de mon travail de fin d'études à l'Ecole de la Nature et du Paysage de Blois, je proposerai un éclairage plus sociologique nourri par une enquête dans la vallée du Vicdessos. Des communes du Parc naturel régional des Pyrénées ariégeoises y conduisent depuis quelques années des ouvertures paysagères en réaction à la progression du couvert forestier autour des villages. Ces interventions très localisées répondent à des enjeux écologiques de restauration de milieux ouverts, mais témoignent aussi et surtout d'un besoin de contrôle des habitats forestiers et de la faune associée. De ces petits chantiers aux grandes ambitions nationales pour développer le bois-énergie, pour rendre ces espaces à nouveau productifs, la question de la qualité de la gestion est évidemment centrale. Chaque fois, elle prend corps dans le paysage.


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