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Au-delà de la chasse : les « Zovic » comme exemple d'appropriation d'un modèle innovant de gestion de la faune sauvage au Burkina Faso.
Alexis Kaboré  1@  , Françoise Valéa  1, *@  
1 : Université Ouaga 1, Pr Joseph Ki-Zerbo
* : Auteur correspondant

Selon ses concepteurs, à savoir les techniciens de l'administration forestière, une « zone villageoise d'intérêt cynégétique » (Zovic) est une portion d'un terroir villageois que la population accepte de consacrer à la conservation de la faune pour la pratique cynégétique. Les Zovic se présentent comme un modèle propre au Burkina Faso. Elles se distinguent des autres initiatives tentées de par l'Afrique par le type de ressources privilégiées par ses concepteurs (petite faune aviaire et mamelière), le niveau de décentralisation visé (le plus petit hameau peut créer sa Zovic) et le pouvoir décisionnel effectivement accordé aux communautés villageoises sur les ressources de leur terroir. Les régions de concentration des Zovic sont les périphéries des complexes d'aires fauniques dits WAP (W-Arly-Pendjari) et PONASI (Pô-Nazinga-Sissili).

 

Le but de cet article est d'analyser les formes d'appropriation locale de cette politique nationale de conservation des aires fauniques que constitue les Zovic. Il s'agit de définir la distribution spatio-temporelle et l'état des Zovic et d'évaluer des conséquences de ce modèle sur l'évolution des perceptions et des modes d'usage des espaces dédiés à la faune.

 

L'approche méthodologique a eu recours au Système d'Information Géographique (SIG) avec l'utilisation de données Landsat et à l'«enquête de terrain » au sens de Olivier de Sardan (1995) ». Elle a permis la mise en évidence des formes dans lesquelles s'exprime l'appropriation des Zovic par les communautés locales et les facteurs qui, dans la démarche, permettent de rendre compte de cet aboutissement. Cela est d'autant plus remarquable que le aires de faune protégées africaines sont le plus souvent confrontées à un déficit d'acceptation sociale chez les populations riveraines.

 

Les résultats de l'étude dénombrent 68 Zovic couvrant 58.926 ha et abritant 74 espèces de faune et 58 espèces de flore. L'étude a pu montrer que la démarche « Zovic » tient sa force dans sa reconnaissance par les communautés villageoises auxquelles elles appartiennent. Pour les Gourmantchés du WAP comme pour le Kassena du PONASI, l'intérêt d'une Zovic va au-delà de l'aspect cynégétique. C'est le territoire sacré d'une autorité coutumière, une précieuse réserve de ressources non ligneuses et ligneuses, piscicoles, touristiques, éducatives, etc.

 

 


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