Résumé
Au cours du XXe siècle, les zones de savanes et de steppes sahéliennes ont subi les menaces anthropiques et climatiques qui ont occasionné l'extinction des espèces végétales et l'appauvrissement en flore par suite des surcharges agricoles et pastorales. Ces changements ont correspondu à la transformation des forêts africaines en zones cultivées, accompagnée des feux de brousse, de la déforestation anarchique et d'une surexploitation agropastorale. Ce qui suggère l'existence d'une influence humaine bien que préhistorique, mais aussi contemporaine sur la végétation et les milieux fauniques en Afrique. Ces mutations ont conduit à la diversification d'habitats dans le bassin du lac Tchad qui a engendré par ricochet la diversité des espèces animales sauvages. Ces habitats, souvent interconnectés, ont subi une dégradation accélérée depuis ce siècle, obligeant les animaux de s'adapter ou de migrer. C'est ainsi que les animaux du bassin du lac Tchad sélectionnent les habitats favorables à leur survie et se déplacent selon l'opportunité écologique. Les couloirs de migrations naturelles se trouvant obstrués par les plantations, les zones agricoles deviennent de plus en plus fréquentés par certaines espèces telles les éléphants, les hippopotames, les lions et les gazelles. Ces animaux détruisent les plantes cultivées au cours de leurs mouvements et entrent en conflit avec les humains. L''objectif de cette communication est de montrer comment la dégradation des habitats a déterminé les mouvements de la faune et la sélection des plantes comestibles et comment concilier la conservation de la faune et la promotion de l'agropastoralisme dans le bassin du lac Tchad.