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Habiter les versants de Faux-la-Montagne, les écosystèmes forestiers et humains sur le plateau de Gentioux
Ninon Bonzom  1@  
1 : Institut National des Sciences Appliquées - Centre Val de Loire
Ecole de la Nature et du Paysage (INSA Centre Val de Loire, Blois)

Le plateau de Gentioux est situé au cœur du Limousin. Dans ce territoire hyper rural de moyenne montagne, l'exode rural marqua les mémoires et les paysages. Une véritable inversion paysagère frappa le territoire durant le siècle dernier. En 1900, le plateau était nu, recouvert de landes pâturées, et boisé à hauteur de 6%. Aujourd'hui, plus de la moitié de la surface du PNR est boisée. D'abord issue d'accrus naturels suite à l'abandon massif des terres durant l'exode rural, une partie de la forêt devient un objet financier dès les années 1960. Exonérée d'impôts sur le revenu et gérée en futaie régulière de résineux, elle permet d'avoir des rendements rapides, avec des cycles forestiers d'environ 40 ans. Cette gestion nuit à la qualité des sols, de l'eau et des paysages, et représente aujourd'hui un tiers des forêts du PNR. La ressource forestière naturelle qui était autrefois d'usage collectif dans les villages est aujourd'hui dans les mains de multiples propriétaires privés, dont des banques et des assurances.

Face à cette dépossession du paysage, certains habitants s'organisent contre ces pratiques productivistes. Ils prônent un rapport à la forêt tout autre, plus durable et local. Des lieux de vie collectifs et des projets émergent, prenant en compte leur environnement et sa fragilité. Une culture militante s'est implantée sur le territoire grâce à l'héritage communiste des maçons de la Creuse et l'arrivée de néo habitants. Le projet de paysage peut-t-il être un levier pour renouer des contacts entre des écosystèmes forestiers et humains aujourd'hui fragilisés ?

En proposant trois échelles et trois temporalités de projet, de la lisière au réseau de clairières, je tente de créer des liens entre ces milieux de vie. Le soin accordé aux ourlets forestiers par les habitants se répercute à une plus grande échelle, sur le paysage. Le temps long de plusieurs générations – à l'image du temps des forêts – sera nécessaire. Cette nouvelle harmonie permettra d'entamer une réelle coopération entre les acteurs forestiers et les habitants, et d'instaurer une relation durable entre ces écosystèmes.

Ninon Bonzom

Ingénieur paysagiste

Diplômée en 2018 à l'INSA Centre Val de Loire

 


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