Les populations d'herbivores sauvages sont en nette augmentation depuis plusieurs décennies dans l'hémisphère Nord en raison du changement des pratiques agricoles et des plans de gestion environnementaux et les pratiques agricoles. Cet essor est à l'origine de dégâts forestiers comme l'abroutissement ou le piétinement. Il apparait important de mieux connaître les effets négatifs et positifs de la faune sauvage sur les écosystèmes forestiers. Les herbivores jouent, par exemple, un rôle prépondérant dans la dispersion des graines. En effet, l'exozoochorie, transport externe des graines via des dispositifs d'accrochage dans les phanères des animaux, constitue l'un des vecteurs de dispersion des graines les plus importants. Dans cette étude, nous nous sommes intéressés au transport des graines d'espèces végétales par les ongulés (i.e. exozoochorie), ainsi qu'à l'impact de la chasse sur ce mode de dissémination.
L'étude s'appuie sur l'analyse des données GPS de 29 biches (Cervus elaphus) issues du Domaine National de Chambord, depuis 2015. Nous avons montré que la chasse entraîne une augmentation de la vitesse moyenne des biches et, de fait, de la probabilité de disperser des graines jusqu'à 48 heures après la traque. Ainsi, en faisant fuir les animaux, la chasse est susceptible d'entraîner des disséminations ponctuelles et importantes des graines transportées dans leurs pelages, ainsi que le déplacement de certaines diaspores sur de grandes distances. L'intensification de la gestion des ongulés par la chasse avec potentiellement une augmentation du nombre de battues sur les territoires de chasse pourrait donc avoir un effet sur la dispersion des graines.