Résumés des communications > Par auteur > Schnitzler Annik

Les Vosges et sa faune sauvage. Une histoire complexe.
Annik Schnitzler  1, 2, 3@  
1 : Laboratoire Interdisciplinaire des Environnements Continentaux LIEC - UMR 7360 CNRS Université de Lorraine - UFR Sci FA
Laboratoire Interdisciplinaire des Environnements Continentaux LIEC - UMR 7360 CNRS Université de Lorraine - UFR Sci FA
2 : Gérard Lang
Aucune
3 : Duchiron marie Stella
Aucune

 

Un cri d'alarme est lancé fin octobre 2018 par le WWF dans leur rapport Planète vivante sur la diminution considérable du nombre de grands mammifères prestigieux. IL ne parle guère cependant des environnements européens fortement peuplés, qui sont pourtant particulièrement dévastés par des siècles de surexploitation des eaux, des sols, et des ressources forestières.

Avec une densité humaine moyenne de 60 habitants au km², le massif vosgien est une des montagnes les plus habitées de France, avec une nature surexploitée depuis des siècles. Ainsi en témoignent les vagues d'extinctions successives qui ont touché tout d'abord les plus imposants des grands herbivores (Bovidés, élan), puis les carnivores. Le cerf a lui aussi bien failli disparaître, et ne doit la survie de ses populations, en place depuis le Tardiglaciaire, qu'au maintien de quelques sites reculés du nord des Vosges. Devenue à nouveau abondante, cette espèce suscite de multiples débats en raison des « dégâts » (au sens économique) qu'elle occasionne aux forêts vosgiennes par ailleurs surexploitée pour le bois, les sols et les eaux. Ces discussions au sujet de l'équilibre sylvo-cynégétique n'aboutissent qu'à des compromis peu satisfaisants, car ils se font dans un contexte de forte anthropisation du massif. Par ailleurs, le retour des carnivores reste modeste et n'est guère accepté.

De ces dysfonctionnements naturels, nait une nature mal exploitée, tant du point de vue écologique qu' écologique. Le débat est en fait essentiellement d'ordre sociétal : on veut une nature à la fois sauvage et apprivoisée, une sorte d'ailleurs contrôlé.

Dans les Vosges, les solutions ne manquent pas pour faire revenir la grande faune. Du haut des chaines trophiques jusqu'à leur base, nous pourrions réintroduire ce qui manque, et accepter ces grands animaux à des densités viables et acceptables ; limiter les directives sylvicoles intensives, afin de limiter la productivité primaire du massif, ce qui réguler naturellement les herbivores. Laisser de grandes étendues en évolution libre. Ces pratiques se font dans bien d'autres pays d'Europe.

 


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